Choses vecues Choses lues

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Cavale blanche - Stéphane Le Carre

Dans une Bretagne aux ciels superbes et aux ambiances lugubres, Dan, en fuite

suite à un braquage raté, s’est refugié sur une île, seul avec l’océan, continent

liquide qui règne ici en maître.

 

Là, éreinté par le va-et-vient de la houle, ivre de l’immensité salée, Dan retrace

l’enchaînement de l’amitié, l’amour, la trahison, les retrouvailles, le braquage,

le désastre, et la cavale – dans la relation triangulaire qui le relie à Mau, son ami,

et à Gwenn, la femme qu’il a aimé.

 

Trajectoire d’un homme dégoûté du monde superficiel et frénétique dans

lequel les promeneurs du dimanche et les clients de centres commerciaux

affichent un succédané de bonheur, trajectoire d’un homme en détresse,

navigateur solitaire errant dans une vie en forme d’impasse, entre rage,

renoncement et impuissance.

 

« Cavale blanche » est une cavale immobile, terrée, entrecoupée de la

mémoire des événements ayant mené au désastre, dans une tension

qui devient épique lorsque la tempête se déchaîne.

 

« Cavale blanche » est un texte magistral, profondément teinté de

poésie et de colère.

 

 « J’avais retrouvé Mau et Gwenn un soir de concert à ce même café des

Halles à Douarn’. Douarnenez. Dz City. La cité rock la plus à l’ouest du Finistère.

La plus à l’ouest tout court. Douarnenez avait gardé son esprit frondeur de ville

portuaire où on emboitait encore un peu les sardines et encore pas mal les

connards, de façon salutaire. Un héritage de son histoire, ce rouge de

l’indignation ouvrière et de la fête populaire qui teintait facilement les joues. »

 

« Dans la nuit, une bulle d’un silence intense me réveille. Quelque chose

de fabuleux se tapit à l’extérieur, issu de la profondeur océanique. Ma

jambe, avertie, palpite de douleur. Et puis, comme une langue qui goûterait

la pierre, une rafale courte et aigre râpe le coin de l’abri. Une autre plus

longue suit. Une troisième est comme ravalée d’un coup de glotte géante.

Et l’instant d’après, le grand souffle déferle, hurlant, happant la maison

dans une emprise vivante et sonore, poussant l’obstacle dans une lutte

obstinée. La tempête vient de commencer. »



18/07/2012
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