Vies minuscules - Pierre Michon
« Vies minuscules » est comme l’ascension d’une paroi rocheuse. L’ascension est lente, demande un effort, mais la paroi offre de multiples prises pour l’esprit, et des plateaux où l’on peut reprendre son souffle, et cheminer paisiblement dans le texte.
Puis, quand on a parcouru l’ensemble, on peut revenir, s’y attarder, en jouir sans effort.
« Vies minuscules » nous montre une France archaïque, paysanne, catholique. Même si certaines histoires se déroulent dans la deuxième moitie du 20eme siècle, le monde qui apparait sous nos yeux appartient encore au 19eme siècle.
Avec un matériau romanesque souvent très mince, un fragment d’histoire réel ou imagine, Pierre Michon nous fait voir un monde ; telle la vie d’André Dufourneau, orphelin hébergé comme garçon de ferme chez ses arrière grands-parents pendant dix ans et parti en Afrique faire fortune, dont le destin et la mort sont un morceau de la légende familiale.
Mais, le sujet central du livre, ce sont les mots, l’écriture et les doutes de celui qui a la prétention de devenir écrivain.
« On me disait ainsi qu’a Paris m’attendait peut-être une manière de guérison ; mais je savais, hélas, que si j’allais y proposer mes immodestes et parcimonieux écrits, on en démasquerait aussitôt l’esbroufe, on verrait bien que j’étais, en quelque façon « illettré » »
Des vies minuscules transfigurées par une écriture majuscule.
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