Choses vecues Choses lues

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Version Originale (recueil de nouvelles)

Douze nouvelles remarquables sur le thème du cinéma se battent pour un oscar dans ce recueil, avec des pointures hollywoodiennes tenant la plume. Mes plus belles séances ont été :

 

"Rencontre avec X" de Laurent Banitz qui, comme le suggère son titre, est une nouvelle à marquer d’une croix, dans laquelle Daniel Vega, de son vrai nom Henri Prolo (…), star du X, se met dans de beaux draps en acceptant de tourner dans un film d’Alain Resnais.

 

Dans  "Fast and Manouche", on retrouve le style doux dingue de Malvina Maljoux, au cours du rodeo drive d’un cascadeur-cheval de retour qui embarque un manouche dans sa vieille caisse pour lui faire réaliser des cascades, en remplacement d’un pilote qui s’est volatilisé … et ce n’est pas surprenant. Comme d’habitude avec Malvina Maljoux, on voudrait que ça ne s’arrête jamais.

 

« Si on veut que la réalisatrice nous propose les cascades suivantes, faut qu’elle en ait pour son argent. Alors on va lui faire une 6 en 1 : shampoing, après-shampoing, décollement des racines, brushing, bigoudi et gomina. Tourne à droite sur le parking, on va slalomer. (S’allumant une cigarette). Avant, y’avait des vrais hommes qui avaient de la viande dans le ventre et dans la tête. Maintenant, on est obligé de trouver des sous hommes comme toi pour les faire voler à 30 mètres. Des vraies lopettes. Et bientôt, tu verras, on n’aura même plus le droit d’esquinter un manouche. T’en es un toi, non ? T’es sapé comme un gigot, t’as de la carrosserie dans les dents. Réponds pas surtout. Avant on chipotait pas, on regardait pas à la dépense : on envoyait 2, 3 gars au cimetière par film. »

 

La cruelle "Lulu et les châteaux en Espagne" de Stephane Monnot, met en scène un père de famille perdant son emploi, écrivain à ses heures perdues, un chômeur qui aspire tant à une vie "normale" et digne, et qui écrit le scénario de son équilibre rompu.

 

Avec "Deux demi-truites" de Gilles Marchand, un garçon, au père champion de boxe déchu et cogneur domestique, découvre le cinéma, le bonheur dans les yeux de sa mère et un modèle masculin à l’écran avec l’inoubliable André Wilms.

 

« Mon père était champion de boxe. Champion, je ne sais pas trop, mais boxeur, ma mère en était la preuve vivante et tuméfiée. »

 

Dans la terrible "Mourir comme Bette Davis" de Karine Medrano, une femme fait une overdose de cinéma, son rempart pour ne pas affronter un épouvantable drame familial.

 

Et enfin Stéphane Le Carre casse la baraque avec "Des pas de travers sur les lignes droites", un brillant hommage au western.



18/04/2013
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