Un dernier verre en Atlantide - Jerome Leroy
C’est vrai qu’il est difficile de gloser sur des poèmes. Mais leurs mots pénètrent
sous la peau et dans les veines, sans détours.
« Un dernier verre en Atlantide », recueil de poèmes de 2010, nous infuse ainsi le
monde aimé de Jérôme Leroy, les Craven A que Catherine Spaak a glissé dans sa
bouche, le bleu du ciel dans les rues d’Athènes ou de Lisbonne, la voix profonde
d’Amy Winehouse, la volupté, les traversées de Paris désert, l’éternité éphémère
de la jeunesse, les grands nus américains de Tom Wesselman, le spectacle
destructeur du monde marchand, la tristesse du temps qui passe, les charmes
qui se rompent, et partout les héritages, les références et les hommages aux
grands des mots, comme lui.
Pour l’amour des mots, toujours.
"Traitement de texte
A Thierry Marignac qui n’aime pas Buk
Je pense à tous les poèmes
Que Buk a écrits
Et n’a pas pu relire
Parce qu’il était ivre mort quand il les écrivait
Je pense au traitement de texte qu’on lui a offert
A la fin de sa vie
Comme je l’ai appris dans la biographie d’Howard Sounes
Et du bonheur de Buk devant la machine
Qui rendait tout tellement facile
Pas les images les vers ils avaient toujours été là
Mais ce bonheur de Buk de voir lisibles dans l’ivresse les vers
de l’ivresse
Et qu’ils soient encore lisibles le lendemain
Et non illisibles comme avant
Avec la gueule de bois les sanglots le bruit de l’océan
Et les larmes sur les poèmes perdus à jamais
Comme les enfants morts
Ou ceux qu’on n’a jamais pu avoir."
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