Choses vecues Choses lues

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Temps additionnel - Collectif (Antidata)

Inventivité et jubilation est à mon sens ce qui définit le mieux les recueils de nouvelles des éditions Antidata, lectures idéales pour colorer les interstices de la vie.
Alors, même si votre credo en matière de football se résume à ces paroles de Guy Bedos « Le foot, le foot, la France est foutue ! », vous éprouverez un grand plaisir de lecture avec ce recueil de 2012 sans temps mort consacré au football.

 

Sur le terrain ou le banc de touche, douze joueurs font ici montre de leur style, avec des récits évoluant dans tous les compartiments du jeu.
Mes ballons d’or vont aux nouvelles suivantes : "Multifoot" de Jérôme Lafargue, une nouvelle sur le pouvoir fantastique du rêve dans laquelle Johan, un adolescent à l’avenir incertain dans le football, imagine son devenir dans un monde parallèle ; "Seules les mères et les chanteuses de pop" de Sophie Adriansen, ou la pathologie d’un hooligan d’outre-manche qui consacre sa vie et son corps à son club de football, le Wimbledon Athletics, en espérant que celui-ci lui sera fidèle pour toujours ; "Portier de nuit" de Laurent Banitz, une fiction qui nous rappelle que certains stades de football ont aussi été dans l’histoire des camps de prisonniers et des lieux d’exécutions sommaires ; et enfin "Les chaussures qui courent vite" de Gilles Marchand : Tous ceux qui connaissent l’obsession des sportifs pour le matériel apprécieront cette nouvelle délicieusement surréaliste, où un jeune footballeur compte avant tout sur la performance de son équipement pour atteindre le meilleur niveau, tant sur le terrain de football que sur celui de l’amour.

 

« Dans l’amour ce qui compte, c’est un slip qui fait bien l’amour. J’avais fait mon éducation sexuelle en regardant des téléfilms érotiques de deuxième partie de soirée. À priori rien de bien affriolant, mais de quoi poser les fondations solides de l’idée que j’allais me faire des relations entre les hommes et les femmes en milieu propice aux vapeurs amoureuses. C’est dans ces téléfilms que j’avais découvert, ou plutôt que s’était gravée en moi l’idée que l’amour se faisait en slip. Je manquais de référents extérieurs qui auraient pu contredire cette théorie. Pour moi, le slip était à l’amoureux ce que la chaussure était à l’athlète. » (Les chaussures qui courent vite, Gilles Marchand)



01/05/2013
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