Choses vecues Choses lues

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Le général solitude – Eric Faye

En Amérique du Sud, à l’époque de Simon Bolivar, le général Soledad est en route avec son armée de mille hommes pour rejoindre les troupes du général San Martinez et combattre les insurgés bolivariens. Un soir une sentinelle, dans une atmosphère lourde, aperçoit des feux au-delà de la jungle, là où ni ennemis ni indigènes ne devraient se trouver.

 

«Le soir venu, seul avec l’aide de camp, il regagne la ligne de faîte où, la veille, la vue des feux a figé une armée de mille hommes. Le crépuscule équatorial tombe, fulgurant. La terre guillotine le soleil qui probablement roule, quelque part, outre horizon.»

 

Le général et ses hommes, hypnotisés par l’énigme de ces feux, vont détourner leur route et se perdre à jamais, dans leur quête d’une utopie mystérieuse impossible à atteindre.

 

Des mois ou des années plus tard, le général San Martinez, ami et rival en amour de Soledad, se voit remettre le carnet de voyage retrouvé du général disparu.

 

Teinté des influences de Buzzati et de Gracq, ce récit hypnotique comme un rêve, semble intemporel, nimbé dès le départ des voiles de la mort, du tourment fantastique d’un général seul avec sa peur, qui fuit l’amour d’une femme qu’il ne peut oublier, transformé en fantôme dans l’esprit de ceux qui le croient déjà mort.

 

« De jour, lorsque la troupe faisait une pause ou marquait le pas pour quelque raison, le général s’abîmait dans un songe et restait immobile, contre le tronc d’un manglier, près de l’eau, si longtemps parfois que son entourage se mettait à craindre qu’il ne tombe en poussière sans crier gare, à moins qu’il ne se pétrifie, ne fasse plus qu’un avec l’arbre. »



20/08/2013
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