Choses vecues Choses lues

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L’année du mensonge – Andreï Guelassimov

En pleine crise économique et débâcle du rouble en 1998, Mikhaïl, qui n’a

plus d’argent et plus personne pour le lui en prêter, est contacté par son

ancien employeur pour s’occuper de son fils Sergueï – un emploi grassement

rémunéré et consistant à enseigner à Sergueï, qui passe ses journées

rivé à son écran d’ordinateur, comment boire, se battre et courir les filles.

 

Sergueï s’avère être extrêmement différent de ce que croit (ou dit) son père,

il a une petite amie, Marina, sosie irrésistible d’Audrey Hepburn dans Vacances

Romaines, à laquelle il ment sur son milieu et ses conditions de vie. Mikhaïl

ment à son tour au père puis au fils, et ainsi de suite …

 

Littéralement les quatre saisons du mensonge, le roman est divisé en quatre

chapitres – printemps, été, automne et hiver, durant lesquels les mensonges

éclosent, fleurissent, s’épanouissent dans d’innombrables ramifications, pour

finalement s’éteindre au cœur de l’hiver.

 

Sous un torrent de vodka et de gadoue, la marque de fabrique d’Andreï

Guelassimov est de mêler les travers de la société russe, alcoolisme,

vies sordides, manigances des petites frappes  et des oligarques,

avec toujours beaucoup de drôlerie et une humanité très touchante.

 

« - Et pour finir, la règle d’or des spécialistes ès cuites. Ne jamais vomir.

Jamais au grand jamais. C’est la perte de toute dignité humaine.

Apres avoir évoqué avec lui d’autres détails, je me suis installé devant le

téléphone et me suis mis en quête d’une soirée bien arrosée. Les

possibilités, comme toujours, étaient nombreuses. Deux mariages, un

enterrement de vie de garçon, une réunion d’anciens camarades de

classe, la soirée d’ouverture d’une agence de voyages, une fête entre

filles et plusieurs beuveries sans motif particulier. Tout cela était bien,

mais il y manquait du style. Il fallait à l’ensemble de la composition un

ressort interne.

Je suis enfin tombé sur ce que je cherchais. Deux mois auparavant,

quatre copains à moi avaient été virés de la fac. Ils avaient du se

soûler et faire du grabuge. Aujourd’hui, on fêtait leur départ à l’armée.

C’était exactement ce qu’il fallait. Une tristesse virile contenue, et la

compassion sincère des camarades. »



25/10/2012
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