Choses vecues Choses lues

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Ipcress danger immédiat - Len Deighton

En 1962, Len Deighton réinventait le style du roman d’espionnage avec ce roman,

"The Ipcress file", aujourd’hui épuisé en français mais qu’on peut trouver en

occasion ou bien lire en anglais.

 

Un espion britannique, anonyme, raconte son implication dans l’affaire Ipcress,

qui a démarré alors qu’il venait de quitter le War office pour rejoindre le WOOC(P),

une des plus petites agences de renseignement anglaises. Au départ, des chimistes

britanniques disparaissent, sont apparemment emmenés de l’autre côté du rideau

de fer. Aux Etats-Unis, des fuites scientifiques de très grande ampleur vers l’Est

se produisent. Que se passe-t-il ? L’intrigue, dans un brouillard qui ne cesse de

s’épaissir, nous emmène au Liban, puis dans un atoll du Pacifique où notre espion

doit assister à une explosion nucléaire à l’invitation des Américains.

 

Len Deighton, qui était un gourmet et un cuisinier hors pair, a un grand talent pour

nous mettre l’eau à la bouche dans les scènes de table, mais aussi pour planter

un décor et une ambiance en quelques phrases ; avec un humour britannique

inimitable, il nous entraîne dans le quotidien de cet espion très cultivé bien qu’il

n’ait pas étudié à Eton, grand fumeur de Gauloises, sarcastique, insolent, empêtré

dans ses problèmes administratifs, en particulier ses remboursements de notes de

frais et qui, on le verra à la fin, fait preuve d’une finesse et d’un esprit de déduction

impressionnants.

 

Encore un livre qui fait regretter le monde d’avant et les bonnes vieilles intrigues

de la guerre froide.

 

« Ross, l’homme que je venais voir, leva les yeux du document qui avait accaparé

son attention trois secondes après mon entrée dans la pièce. Ross fit : "Voyons,

voyons", et toussa nerveusement. Depuis quelques années, Ross et moi étions

tombés d’accord : nous avions décidé de nous détester. Chez des anglais comme

nous, ce genre de relations au vitriol se traduisait par une politesse toute orientale. »

 

« Et Dalby dit :

"Les Américains sont drôles."

Comme je ne réagissais pas, il poursuivit :

"Les Américains sont beaucoup trop brutaux quand ils cherchent à gagner de

l’argent et beaucoup trop ridiculement sentimentaux, jobards même, quand ils

l’ont gagné. Avant, ils prennent le monde entier pour un repaire de brigands ;

après, pour un endroit pittoresque." »



05/02/2013
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