Choses vecues Choses lues

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Tueurs de flics - Fréderic H. Fajardie

Tueurs de flics est le premier polar de Fréderic Fajardie écrit en 1975 et

publié en 1979.

 

Rien que pour le premier chapitre, dans laquelle le commissaire Padovani

intervient pour neutraliser un preneur d’otages déguisé en baril de lessive

dans un magasin d’électroménager, le livre vaut un détour chez le libraire.

En quelques pages, cette scène d’anthologie installe le ton, la tension, la

violence, l’humour mordant de Fajardie et la personnalité intègre et brute

du commissaire Padovani.

 

« Le ventre noué et les burnes en deuil, je franchis la porte du magasin

comme on se jette à la baille. Aussitôt, je me trouvai en face d’un fusil à

canon scié. La créature qui tenait le fusil… Deux bras et deux jambes nues

et poilues ainsi qu’une tête entièrement rasée émergeaient d’une énorme
bo
îte de carton ou s’étalait, merveilleusement imitée, la marque ‘Paic’. »

 

On enchaîne ensuite sur le jeu de massacre des tueurs, qui tuent et dépècent

les flics. Le commissaire Padovani enquête, un flic comme on le rêverait, porté

par le souvenir de son père, intègre et fidèle, un révolté et qui a souvent envie

de tout plaquer, le seul capable de déceler le témoin valable et l’homme là où
les autres ne voient qu’un alcoolique, un homme capable de voir la part d’humanité
du tueur.

 

Un sacré polar, violent, drôle et poétique, jamais manichéen, bref humain.

 

« Le témoin défiait toute description. Là, Marcel Proust en faisait quatre volumes.

C’était, ce mec, un compromis entre les mutins du cuirassé Potemkine et les

clodos débectants de Los Olvidados. Une sorte de monument baroque qui s’agitait

devant Lalys, impassible.

Mocassins beurre frais, sans doute volés à quelque émir en bordée : je n’insiste

pas. Je ne m’attarde pas non plus sur le bénard de cavalerie façon Saumur,

modèle 1898. Je tairai le ceinturon de la Kriegsmarine à vous révulser Adolf.
Peccadille, tout cela, en regard de la chemise polo rouge vif, effrangée, rapiécée,

usée jusqu'à la corde. »



01/07/2012
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