L’oiseau canadèche – Jim Dodge
Avec L’oiseau canadèche, Jim Dodge réconcilierait n’importe quel rétif avec
l’imaginaire de l’Ouest américain et avec la vie de famille - une famille
constituée d’un octogénaire bourru et contemplatif, de son petit fils Titou,
qui a la passion des clôtures, et avec pour élément féminin un colvert
boulimique, l’oiseau canadèche - dans une Amérique, celle du ranch de pépé
Jake, où le temps peut s’écouler lentement, puisque celui-ci distille un
whisky « Râle d’agonie » qui rend immortel.
« Quand pépé eut joué de la manivelle pour abaisser sa vitre, le gérant
jeta un coup d’œil à l’intérieur de la cabine pour bien s’assurer de la présence
de Canadèche et demanda :
- Que fait ce canard dans mon établissement ?
- Elle veut voir le film, dit aimablement Titou, devançant son grand-papa qui
commençait à écumer.
- Nous refusons absolument tout ce qui sort de l’ordinaire.
Jake explosa :
- Eh ben, ça doit vous faire une petite vie bien merdeuse et salement étroite,
non ? Alors voilà : il se trouve que vous avez ici un canard d’attaque, dressé
pour le kung-fu et spécialement élevé pour nous par la société Tong. Nous la
laisserions bien à la maison mais elle massacre tous les coyotes. »
Un court roman enlevé, poétique et tendre, avec une postface à ne pas rater
de Nicolas Richard, traducteur de Stone Junction de Jim Dodge.
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