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Jan Hendrik Frederik Grönlo (1882-1961) fit une carrière réussie dans le commerce, tout en écrivant – pendant longtemps de façon anonyme - sous le pseudonyme de Nescio.

« Le pique-assiette et autres récits » est un recueil de trois nouvelles et quelques textes courts, écrits entre 1910 et 1943, qui m’a dans l’ensemble déçu, comme quelque chose d’inachevé – et ceci malgré les très belles descriptions de la nature et du soleil d’hiver hollandais, et malgré l’intérêt documentaire de ce livre sur la vie en Hollande au début du vingtième siècle.

J’ai malgré tout apprécié la nouvelle éponyme, « le pique-assiette ». C’est l’histoire de Japi, un homme rencontré au bord de l’eau par un peintre Bavink, en recherche du paysage parfait et souvent très désespéré de sa propre peinture.

Japi, lui, passe sa vie à ne rien faire, si ce n’est regarder le monde avec une acuité extrême et une très grande mémoire. Ne rien faire car toute tentative pour faire est vaine et imméritée de la communauté des hommes. Les études lui ont été inutiles, le travail est vain, quant à rendre compte du monde, non, Japi veut uniquement ne rien être.

« Le pique-assiette qui toujours passait commande sur l’ardoise d’un autre et lampait le genièvre aux frais de la compagnie, installé comme un prince à la terrasse du Hollandais ; qui empruntait des parapluies qu’il ne rapportait jamais, qui claqua le poêle d’occasion de Bavink, qui portait les faux-cols de son frère, prêtait à n’importe qui les livres d’Appi, paratait à l’étranger chaque fois qu’il avait réussi à détrousser son paternel et portait des costumes qu’il ne payait jamais. »

Des éléments de la biographie de Nescio montrent qu’il était en permanence un écrivain insatisfait, qui a malheureusement engendré une lectrice insatisfaite.