Choses vecues Choses lues

Choses vecues Choses lues

Le bâtisseur de ruines - Clarice Lispector

« Le monde était si grand qu’il était assis. En lui, il y avait le vide plein d’échos

d’une cathédrale. »

 

Il faut une bonne dose de patience pour venir à bout de ce roman, de l’homme

qui parle aux oiseaux et aux cailloux, de cette femme qui évite dans tout ce qu’elle

dit d’être entièrement comprise pour des approches très tortueuses, pour ne pas

être blessée par la vérité ; pour venir à bout de ce texte dans lequel les personnages

sont en permanence dans leurs pensées et leurs fantasmes.

 

L’intrigue ? Martin a commis un crime et s’est enfui. Il marche pour fuir, tente de

fuir ses pensées, de devenir un organisme, rien de plus, pour se reconstruire.

Mort de soif mais renaissant, il arrive dans une ferme dans laquelle il va travailler,

sous la coupe de Victoria, propriétaire des lieux, et aux cotés d’Ermelinda,

la cousine tortueuse qui veut séduire cet homme mutique.

 

Avancée laborieuse dans ce roman, comme la marche de Martin dans le désert

et dans sa propre reconstruction ou méditation après son crime. Avancée lente

dans un texte toujours ambigu, dont les personnages oscillent entre puissance,

fatuité, simple présence au monde et anéantissement.

 

« La clarté dont il avait vécu faisait qu’il était capable de jongler avec des chiffres

avec une patience sans défaillance ; et, nu à l’intérieur, ses vêtements lui allaient

bien. Alerte et élégant. Mais a présent qu’il avait dépouillé les choses de leur

couche de mots, a présent qu’il avait perdu le langage, il se tenait enfin debout,

dans la calme profondeur du mystère. »

 

Un bel OVNI.



27/05/2012
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