L'Homme des Jeux - Iain M. Banks
Avec L’Homme des jeux, premier volume du cycle de la Culture, j’ai replongé
dans la science fiction, genre adoré autrefois et délaissé pendant de
nombreuses années...
La Culture est une civilisation-utopie, une civilisation galactique riche,
hédoniste, technologiquement extrêmement avancée, pacifiste, tolérante
mais non sans cynisme, et où le pouvoir est géré par les Mentaux –
des êtres à l’intelligence artificielle. La Culture intervient dans les autres
civilisations pour les faire évoluer dans le bon sens.
L’homme des Jeux est Jernau Gurgeh, sans doute le meilleur joueur de la
Culture, dans cette société où le jeu est tout sauf une activité futile.
Il est envoyé par la Culture dans l’Empire d’Azad pour jouer au jeu d’Azad,
un jeu qui s’est élaboré sur plusieurs millénaires et qui est le modèle et le
ciment de cet empire. Dans l’empire d’Azad, le pouvoir se conquiert par le
jeu – le jeu d’Azad est le modèle de la vie dans cette société, la voie
par laquelle on progresse dans les organisations administratives, judiciaire,
militaires, etc., et le mode de désignation de l’empereur.
« Durant les trente jours qui suivirent, Gurgeh ne toucha pas à une seule
pièce d’Azad. Il consacra tout son temps à assimiler la théorie du jeu, à
étudier son histoire lorsque cela pouvait lui être utile pour mieux comprendre
sa pratique, à mémoriser les axes de déplacement autorisés pour chacune
des pièces, ainsi que leur valeur, leur pouvoir, l’influence réelle ou potentielle
qu’elles exerçaient sur le moral du joueur, leurs différentes courbes temps /
pouvoir intersectées ainsi que leurs harmoniques d’aptitude spécifiques
en fonction des différents secteurs du tablier. »
« Gurgeh se replongea dans le jeu comme un être amphibie dans l’étreinte
accueillante de l’eau. L’espace de quelques coups, il se contenta de jouir
de cette sensation : il était de nouveau dans son élément, il retrouvait la
joie sans mélange de l’affrontement, il se délectait du moindre
infléchissement de ses forces et ses potentialités, de la tension captivante
qui entourait chaque pion, chaque position. Puis il se détourna de cette
approche ludique pour se mettre plus sérieusement à édifier et traquer,
créer et relier, détruire et sectionner ; à pourchasser pour tuer. »
L’univers du jeu qui s’étend bien au-delà des plateaux ou tabliers de jeu,
les personnages sont des pièces du jeu et celui-ci envahit notre mental,
tout notre espace.
Avec ses trouvailles (telles que les trois sexes de l’empire d’Azad) et son
humour, Iain Banks est lui aussi un maître de la manipulation. Un plaisir
prolongé et amplifié avec la lecture du deuxième volume du cycle de la
Culture « L’usage des armes ».
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