Choses vecues Choses lues

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El último lector – David Toscana

Dans le village accablé de sécheresse d’Icamole, Remigio découvre une petite fille morte au fond de son puits. Il cherche conseil auprès de son père Lucio, tombé dans la lecture par accident après le décès de sa femme, ancien bibliothécaire du village – ancien car la bibliothèque n’est plus financée par l’état faute de lecteurs. Donc Lucio meurt de faim faute de lecteurs et de financement. Mais, toujours dans les livres, il fait sans cesse le pont entre vie et papier et, lecteur implacable, livre à la censure, la dévoration par les cafards (qui eux souffrent donc plutôt d'indigestion), tous les livres qu’il juge trop faciles, usant de clichés, d’artifices et de placement de produits comme on dit au cinéma.

 

«Lucio respecte les fourmis pour leur persévérance à se construire leur propre palais. En revanche, il déteste l’opportunisme des cafards, qui prennent d’assaut n’importe quel conduit, caverne, creux, égout ou entassement de livres. Toutefois, c’est précisément ce mépris qui l’encourage à les élever et à les nourrir dans la pièce voisine ou il jette les livres censurés, considérant que leur fin doit être ignoble. […] Ces insectes doivent régurgiter des prix, des succès et surtout de grotesques éloges qui vantent une prose efficace, un chef d’œuvre majeur, témoignage de l’exceptionnelle qualité littéraire de l’écrivain, un sommet des belles lettres susceptible de le faire entrer au panthéon des grands auteurs, occupant une place à part, ainsi que bien d’autres tentatives destinées à pousser des livres dépourvus d’énergie propre.»

 

La solution pour Remigio vient donc de la littérature et notamment de « La mort de Babette », d’un écrivain français Pierre Laffitte, l’histoire d’une petite fille assassinée le 14 juillet 1789.

 

L’histoire est divertissante, le propos très habile, mais j’ai trouvé tout ça un peu gros, la littérature plus réelle que la grande Histoire avec le personnage de Babette et en fil rouge celui de Porfirio Diaz, la littérature comme échappatoire à la misère du réel, la littérature plus vraie que nature, et enfin la transmission au fils. Pas pour les cafards mais sans coup de cœur, au final un sentiment plutôt mitigé.



10/10/2013
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